#31 Hypersensible

Dans une discussion interne, je tente d’approcher la notion de l’hypersensibilité, et de tout ce que cela engendre à l’intérieur 🙂 Bonne écoute !

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– Et toi là ? C’est quoi cette tête ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Je ne comprends pas. Il y a une minute à peine, tu riais aux éclats… et maintenant ton sourire s’est envolé. Je ne comprends pas. Pourquoi cette tristesse si soudaine, ce changement radical ? J’ai fait quelque chose de mal ?


– Non, tu n’as absolument rien fait de mal. C’est simplement moi. Une idée m’est passée par la tête, et commence à prendre racine dans mon être. Mon corps me semble soudain trop petit, trop étriqué pour toutes les émotions qui me traversent et se cognent aux limites de ma peau, de mon cerveau. Dans ma gorge, dans ma poitrine, dans ma tête, ils se passent des choses sur lesquelles je n’ai pas de contrôle. Elles sont là, et je ne peux que les accepter. Je ne peux rien faire d’autre. Une sueur froide me parcourt le dos. Je sais ce qui va suivre après. Je commence à me connaître maintenant. Avant, tout ce qui se passait en moi me faisait peur, car je perdais le contrôle. J’étais incapable de prévoir mes réactions. Je me suis tant de fois maudit de ressentir autant… et si intensément. Pour vous, les autres, c’est à peine si vous remarquez ce petit geste, cette commissure de lèvre qui se pince l’espace d’une milliseconde, ces petits signes qui passent généralement inaperçus. Mais moi ? Cela me tord le vendre pour toute la journée, et la nuit, ce sont mes cauchemars qui prennent le relais. Oh si tu savais combien de fois je me suis détesté. Ne pas comprendre pourquoi, un rien soulève des torrents d’émotion dans mon cœur, quand les autres ne ressentent qu’une pichenette sur l’épaule. Avant, j’essayais de tout garder pour moi, de ne pas montrer que cela m’impactait avec tant de force. Mais au bout d’un moment, mes défenses se sont amenuisées, et je n’ai plus pu tenir. Je me suis fait ensevelir sous le flot d’information, sous le flot de sensation. Et voilà que maintenant, quand ça m’arrive, tu me vois sous ma vraie face, avec les émotions qui me traversent, sans que je me déguise. C’est tout ça qu’un jour, j’aimerais oser te dire. Mais pour le moment, je garde ma bouche fermée, ma gorge nouée, et mes larmes me piquent le nez.

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