#34 Pardon

Voici un épisode sur le pardon, qui traite de la difficulté d’oublier les blessures qui nous ont été faites 🙂 Bonne écoute !

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Impossible de fermer les yeux sur ces actes, sur ces dires. Nous sommes blessés. L’oubli nous semble impossible. Tout cela est trop récent. Tout le monde dit qu’il nous faudra du temps pour oublier. Pour pardonner. Mais nous ne voulons pas les excuser. Ce serait trop facile, pour eux qui nous ont fait du mal. D’ailleurs, beaucoup ne nous ont jamais fait d’excuses. Alors, pourquoi vouloir les pardonner ? Pourquoi ceux qui ont souffert devraient accepter les excuses et pardonner ceux qui ne prennent pas la peine d’admettre leur tort ? Est-ce une question d’ego ? De culture ? D’honneur peut-être… Pourtant la blessure est toujours là que nous aimions ou détestions ceux qui en sont à l’origine. Sommes-nous rancuniers, à ne pas vouloir pardonner ? Voulons-nous nous venger ? Nous ne savons pas. Peut-être. Une chose est sûre, nous ne voulons pas oublier. Nous voulons apprendre de cette blessure. Ne plus faire confiance. Du moins pas comme avant. Plus à eux. Ni à ceux qui leur ressemblent. Nous avons déjà trop souffert pour accepter qu’ils recommencent. Et pourtant… nous continuons de souffrir. Comme si la blessure qui nous a été infligée ne se résorbait pas complètement. Comme si, même avec le temps, leurs actes, et leurs dires impardonnables continuaient de faire mal. Et nous sommes les seuls à encore en souffrir. Eux n’en subissent rien. Ils ont oublié. Ils ne se souviennent plus. Du moins, c’est ce qu’ils disent quand nous tentons de leur rappeler. Peut-être est-ce plus simple de se cacher la vérité. D’oublier ses actes nauséabonds. Pourtant nous en subissons encore les ravages, car nous n’oublions pas. Ça en devient presque plus douloureux que la blessure originelle. Parfois, un simple pardon de leur part pourrait apaiser nos maux. Du moins, nous l’espérons. Que demandons-nous vraiment ? Qu’ils se rendent compte du mal qu’ils nous ont fait subir, et qu’ils nous l’avouent, qu’ils reconnaissent que c’était mal, mal à droit, ou inapproprié. Nous leur demandons un peu de compassion. Ceux qui nous font des excuses, de vraies excuses, compatissent ou du moins comprennent le mal qu’ils ont pu engendrer. Pour les autres… c’est le déni. Ils ne veulent pas se souvenir. Ne veulent pas reconnaître leurs erreurs, aussi infimes soient-elles. Et nous, nous souffrons de ne pas oublier. Nous souffrons de cette blessure qui s’infecte. De cette cicatrice qui reste. Au point où nous aimerions simplement fermer les yeux. Pardonner. Non pas pour eux, mais pour calmer notre douleur. Pardonner pour nous guérir.

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