#9 Déconnexion
Êtes-vous prêt à vous déconnecter ? Mais question plus importante encore, de quoi être-vous à vous déconnecter ? Dans une dimension futuriste, je vous offre une piste de réflexion. N’hésitez pas à commenter avec votre vision des choses ! 🙂 Bonne écoute !
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Et pour ceux qui préfèrent lire...
Un jour de pluie comme un autre. L’eau ruisselle doucement sur les blocs en verre qui constituent les zones de vie modulable. De chaque module se dégage une lumière rose et bleutée. Il pleut et le monde est connecté de l’intérieur de ces boites. Les réseaux sociaux battent leur plein, on flirte sur la toile comme on achète ce que le marketing nous rend attrayant. On prépare son prochain voyage numérique, on joue ne ligne, on rencontre des gens en visioconférence, on travaille de n’importe où. Sur le web, on peut tout y faire et d’ailleurs on y fait tout. On mange en famille par webcam, on s’embrasse par machine interposée, on va à des concerts en réalité virtuelle. On sort, on pose, on vit. Le corps planqué dans son module et l’esprit dérivant sur le réseau. À quoi bon sortir de chez soi ? Tout est là qui nous tend les bras, un clic de souris, un glissement de doigt, un clin d’œil. Pas une seconde de perdue dans les transports, ou à poireauter sous la pluie. L’on reste toujours au chaud dans cette boite froide. On utilise cent pour cent de notre temps connecté. Même lorsque l’on dort, nous analysons au réveil la qualité de notre sommeil. Nous sommes devenues des souris de laboratoire, enfermé dans notre cage dorée, trop soucieux de notre image en ligne pour nous déconnecter. Combien de temps cela peut-il encore durer ? Combien de temps encore accepterons-nous cette vie par procuration ? Qui nous apprendra à nous déconnecter ? Le monde semble s’être enfermé tout seul chez lui, déconnecté du monde qui l’entoure, déconnecté de la chaleur humaine, alerte aux seules notifications qui apparaissent sur son écran, et non plus à la vie présente à l’extérieur. Nous sommes manipulés par nos machines, par des problèmes qui ne nous concernent pas comme si on voulait nous faire oublier ce qui compte vraiment. On lève les yeux de nos écrans pour regarder dehors. La pluie ruisselle toujours le long de la vitre. L’on voit au loin d’autres blocs modulables avec cette même lumière rose et bleutée. Il faut prendre une décision, car personne ne la prendre pour nous. L’on éteint un premier écran, puis un deuxième, puis tous les autres. Plus aucune lumière bleutée et rose ne semble tamiser notre intérieur. Alors l’on s’habille, se couvre un peu, et nous sortons dehors pour redécouvrir la fraicheur de la pluie.